• 8ème conte de l'Avent, un conte vrai

    Perdues dans la nuit froide mais étoilée d'une nuit de Noêl

    Elle racontait son histoire de Noël. Autour d'elle il y avait ses amies et les maris de ses amies.  (petit conte dédié à Vilma)

    J'ai quitté l'aéroport en bus. Il pleuvait à cordes. Le téléphone sonnait dans mon appartement quand je passais la clé dans la serrure. Le temps de dérocher j'apprenais qu'il fallait que je reparte chercher mon porte feuille. Mince je l'avais perdu ? "Il n'y a plus d'argent" -s'il y en avait - : il  y en avait, "mais il y a tous vos papiers" -moindre mal. 

    Un aller, une boulangère sympathique ; un retour, le téléphone sonnait pendant que je passais la clé dans la serrure. Avais-je perdu autre chose ?

    "Bien sûr que je peux venir à votre réveillons, puis-je emmener l'amie avec laquelle je devais réveillonner ?" Je pouvais. Habillées de blanc de pied en cap ? Pas de problème on arrivera vêtues de blanc. Merci pour l'invitation.

     

    J'adore l'inattendu. Pour de l'inattendu c'était de l'inattendu et côté inattendu ce n'était pas fini.

    J'avais noté le lieu, le trajet. Je le connaissais. J'ai oublié mes notes.  Nous étions dans ma voiture,  elle n'était pas neuve mis en bel état et on venait de me l'offrir. J'y faisais attention comme à la prunelle de mes yeux.

    Au cours du chemin, ma co-pilote me fait savoir que j'ai passé le pont de chemin de fer et qu'il aurait fallu prendre juste à droite un peu avant.  elle me conseille de faire demi-tour !" Demi-tour ? La route est étroite. "Profite de l'entrée dans le pré à gauche !" me conseille mon amie.

    Une intuition me fait résister à l'idée. Elle est toujours de bon conseil. Elle a le bon sens que je ne possède pas : je lui obéis. Me voilà enlisée, peut-être même "enlisiée", jusqu'à moitié jantes ! Enlisée et en colère ! Jamais mon amie ne m'a vue autant en colère.

    Elle me demande de ne pas m'énerver, elle va trouver une solution. Elle s'éloigne absorbée par l'obscur de la nuit.  Que fait-elle ?

    J'ai trouvé -me dit-elle- Elle transporte quelque chose à bout de bras : autour de nous se promène une drôle d'odeur, pourvu que ça marche. "ça va marcher" me dit-elle. Et disant cela elle tapisse devant les roues de feuillages et branchages. L'odeur se répand. "ça sent le lisier !" Elle éclate de rire. Une voiture passe et l'éclaire "oh la là ta robe blanche est noire et dégoulinante !" Elle ne rit plus mais moi j'éclate de rire. "démarre, je suis sûre que tu vas pouvoir sortir !"

    Je démarre, mais rien à faire, les pneus plutôt s'enfoncent davantage. L'atmosphère n'est plus aux rires. Je finis par dire "Nous devons sortir de là, la nuit est trop froide pour la passer ici ! il faut trouver de l'aide !" Malheureuse les automobilistes sont plutôt rarissimes. Certains hésitent à s'arrêter. Ceux qui s'arrêtent refusent de nous aider et nous les comprenons queue de pie et noeud papillon, bustiers et hauts talons : tous sont vêtus pour aller réveillonner et non pour nous dépanner ! : ils  Nous les comprenons.  Nous sommes à bout de nerfs quand elle a une idée "Mais j'ai mon téléphone, et toi tu as le numéro de ton amie ?" En ce temps-là ma mémoire était plus qu'efficace. 
    Mon amie est très généreuse. au bout du sans fil elle me promet de m'envoyer son mari et quelques autres pour nous dépanner. elle est morte de rire "dans un champ de lisier, dans un champ de lisier... si elle continue elle va s'étrangler. Vous n'avez plus qu'à attendre, à tantôt" nous dit-elle. Elle raccroche.

    Nous voilà en attente.

    Aucune des deux ne commente. Grand silence.   L'atmosphère est lourde, voire pesante. Soudain  j'entends des pata-cloc  pata-cloc,  je regarde et ouvre des yeux écarquillés : trois dromadaires viennent vers nous avec sur leur dos d'étranges personnages vêtus d'étranges costumes et tous portant turban et tenant dans leurs mains, chacun, un petit coffret. 

    Quand ils m'adressent la parole, d'une seule voix je n'en crois pas mes oreilles : ils me demandent où est Bethléem, ils me demandent où est l'enfant nouveau-né, ils doivent lui offrir des cadeaux !!! Je voudrais me pincer mais je ne dors pas j'en suis sûre, il fait bien trop froid. Je ne me pince pas mais déclare que je ne suis pas au courant de cette naissance. Comme mon amie ne dit rien... ils nous remercient et poursuivent leur chemin "patacloc", "patacloc",  "pentacles" pour les dromadaires et "nous devons suivre l'étoile, tout le monde doit suivre l'étoile ce soir !",... Dans le ciel, justement, une étoile brille étrangement plus fort que toutes les autres. Alors que je les regarde s'éloigner, une voiture survient. Trois hommes, tous vêtus de blancs en descendent : "alors que pouvons-nous faire pour vous ?" nous disent-ils en riant joyeusement. "Allons-y les amis" En un rien de temps la voiture est libre de ses entraves campagnardes et nous les suivons.

    On nous a prêtés des vêtements, pas forcément blancs et on a pris l'apéritif et le train de la fête. Parmi les invités il y en avait trois qui me rappelaient trois autres personnages. Dès que je les regardais, je les voyais sur le dos d'un dromadaire.

    Rêve ou réalité ?

    Vérité : l'un s'appelait Melchior, l'autre Balthasar et le troisième.... Je n'arrivais pas à m'en souvenir mais je savais parfaitement qu'il était le mari de mon amie brésilienne. ah oui, je me souviens aujourd'hui : il s'appelait Gaspard. Vrai de vrai. C'est moi qui vous le dit.

    Sur ce, bonne nuit de Noël

     

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