Le tigre reconnaissant, un conte Oultche

Ah ah ah ah le maître du chien, comme moi je suis le Maître de nez-Rouge.... Après avoir terminé sa randonnée, et toujours d'une ville à l'autre ou d'un pays à l'autre, Père Noël nous a raconté ce conte-ci, ce petit conte.

Imaginez, a-t-il dit, un pays blanc comme neige, tout blanc de neige, un village aux maisons, grandes ou petites mais toutes de bois et tout en leur lointain les arbres de la taïga sous l'hiver.

Et dans l'une de ces maisons de bois, appelées isbas, un homme qui se prépare à aller à la chasse. Il rit, sourit, chante car il est heureux. Pour la première fois son plus petit garçon, son garçonnet Volodia l'accompagnera. Il ne sait pas vraiment chasser mais il lui sera d'une grande aide... pour préparer le thé... ou encore, poser des pièges pour attraper les animaux à fourrure. Et Dimitri le chasseur chantonne de plaisir l'histoire d'Antochka qui ne veut pas ramasser les patates car il préfère jouer de l'accordéon ! Volodia chantonne avec lui.

Comment peuvent-ils imaginer ce qui va se passer ? Peut-être Dimitri ne serait-il pas parti s'il avait su. Toujours est-il que ce qui s'est passé est ce qui s'est passé.

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Quand ils sont arrivés sur le lieu de chasse, ils se sont installés et ils sont allés poser les pièges. Volodia a tout bien regardé faits et gestes de son père, puis il a préparé le thé. Puis ils se sont couchés.

Dès la première nuit Dimitri a rêvé, d'un tigre. Un tigre qui lui parlait. Quand il est sorti de son rêve le coeur de Dimitri battait comme il avait rarement battu. Il faut dire qu'au pays des Oultches on croit aux rêves. On leur doit obéissance. Mais comment obéir au rêve quand, dans le rêve, le tigre exige d'obtenir Volodia ; quand, dans le rêve, le tigre insiste et dit que si Dimitri ne lui donne pas Volodia il les mangera tous les deux. Dimitri ne sait pas quoi faire. Il ne doit pas désobéir au rêve, donc il ne doit pas désobéir au tigre. Mais il ne veut pas perdre son fils.  Dimitri s'interroge : que dois-je faire ?  Misère tant pis, dans son trouble Dimitri se décide à.... quitter le camp silencieusement à la nuit. Et il pense qu'il reviendra quelques jours plus tard pour vérifier si Volodia a été emporté par le tigre ou si le tigre avait abandonné son fils en mettant fin à son exigence. Le coeur serré, Dimitri dans le plus grand silence, quitte le camp en pleine nuit dans le plus grand silence.

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Tôt le lendemain matin  Volodia s'est réveillé.  Il a couru vers  son père en criant "Papa bonjour" mais le bonjour de Volodia est resté sans réponse Son père n'était pas dans la yourte. Où était-il ?  L'évidence apparaît : "Qu'est-ce que tu peux être bête Volodia ton père est parti à la chasse, tu n'as pas à t'enferre, c'est un bon chasseur, ton père   reviendra portant les plus belles peaux sur l'épaule" Et si Volodia rit de lui-même, il chantonne une drôle de chanson vieillotte pour se rassurer

Le petit Jésus allait à l'école

en portant sa croix bien droit sur l'épaule

Quand il savait sa leçon,

on lui donnait des bonbons,

une pomme rouge pour mettre à sa bouche,

un bouquet de fleurs pour mettre à son coeur !"

Et la chansonnette finie, Volodia décide d'aller poser quelques pièges pour faire plaisir à son père dès son retour. Mais voilà qu'en se déplaçant, il découvre un tigre qui lui fait face.   Un tigre qui vous fait face, ça vous fait peur. Surtout si vous êtes petit. Volodia n'est pas grand mais il court vite. Il n'hésite pas : il se met à courir vite, très vite, de plus en plus vite et grimpe dans le premier arbre au moment où il sent le souffle chaud de l'animal sur sa nuque. Volodia est à l'abri dans les branches de l'arbre.  Mais le tigre grimpe à l'arbre aussi. Heureusement les arbres sont proches les uns des autres ; d'arbre en arbre, de feuille en feuilles, de branche en branche, la poursuite est musclée. Heureusement, le tigre, plus lourd que Volodia, s'emmêle parmi certaines branches. Il est immobilisé. Volodia regagne le campement. Le tigre regarde l'enfant s'éloigner sur la neige; Il salive sur le repas manqué.  

Pa pa... pa pa, Volodia appelle Dimitri mais Dimitri ne répond pas ! Volodia se réconforte d'un bon thé noir et brûlant puis il  s'engouffre sous une peau de loup pour se tenir au chaud. La nuit vient. L'enfant rêve. Du tigre, qui lui promet de lui donner une belle récompense s'il le libère !

Au matin Volodia ne sait que faire. Sauf, qu'au pays des Oultches on doit obéir à son rêve. Mais le tigre est effrayant. Volodia en a peur. lors misère tant pis, Volodia choisit d'obéir à son rêve. Volodia attrape une hache et sort de la yourte. Et d'un bon pas il se dirige vers l'arbre dans lequel le tigre est pris comme dans un filet. Et Volodia hache, et Volodia hache et les branches tombent en délivrant l'animal sauvage. Volodia ne demande pas son reste, il file et court vers la yourte en regardant par-dessus son épaule. Le tigre ne le suit pas. Il ne le suit pas mais immobile, il le regarde s'échapper en rugissant trois fois. Alors... 

La nuit suivante

La nuit suivante Volodia rêve. Dans son rêve le tigre veut le remercier. Volodia doit  marquer d'un cercle tous les pièges qu'il posera le lendemain matin. On ne doit pas désobéir aux rêves au pays Oultches  Le lendemain Volodia, mains gantées, fait un cercle d'un doigt autour de tous les pièges posés. Quand Volodia fait le tour des pièges il a eu le bonheur, la surprise de voir, prise au piège  dans chacun des pièges, une belle zibeline. 

Dimitri ne revient pas, Volodia fait ainsi chaque jour. Quand Dimitri est revenu, il a été très content de retrouver Volodia bien vivant et il a eu beaucoup de fierté en découvrant toutes les peaux de zibelines.

Fallait voir comme tous deux chantaient sur le retour la chanson que vous savez

Antochka Antochka païdaiom Kapat Kartochkou

Antochka Antochka païdaiom Kapat Kartochkou 

Père-Noël remercie le rennes Nez-Rouge -il s'est de nouveau arrêté-  "Descendons" dit-il et nous descendons.

A bientôt

vous qui me lisez.