• Conte sénégalais "Djakoumba la petite gourmande"

    Il était une fois une petite fille, gourmande et courageuse. Rwaaaaarh !

    En Afrique les conteurs disent qu'ils ne diront pas que l'histoire est vraie

    En Afrique les conteurs disent qu'ils ne diront pas que l'histoire est fausse

     

    Il était une fois un village.

    C'était en Afrique, au Sénégal. Le village était rond. Il était fait de cases de branches mêlées de terre ocre. Elles étaient placées tout autour d'une grande place. Au milieu de la place se dressait un énorme baobab.Et un jour au bas du Baobab Djakoumba s'est installée.

     Baobab avec enfants

    Djakoumba est une petite fille africaine. Quand sa maman la peigne, elle lui fait des tresses. Et au bout des tresses elle accroche trois ou quatre perles ensemble, rouge, jaune, bleu ou vert. Quand Djakoumba saute ou danse, les gens du village disent "Regardez le bel arc-en-ciel !". Tout le monde regarde l'enfant et tout le monde rit. Même Djakoumba.

    Au bas du grand baobab, sur la terre ocre, Djakoumba pose sur la terre un tas de gnioules. La gnioule est une sorte de noix dont les fruits délicieux ressemblent à des mûres. Djakoumba adore les gnioules.

    gnioule fruit du palmier

    Elle pose une gnioule sur une grande pierre plate et avec une petite pierre plate elle casse la gnioule. Elle l'ouvre. Attrape le petit fruit et le pose sur sa langue et puiff Djakoumba écrase le petit fruit et le jus se répand dans sa bouche alors elle dit

    oh miam miam miam, comme la gnioule est bonne !

    Alors elle prend une gnioule

    et tac tac tac je casse la gnioule

    et crac crac crac je pose le petit fruit sur ma langue

    et pschitt pschitt pschitt le jus se répand

    et miam miam miam comme la gnioule est bonne !

     

    Djakoumba mange une fois, deux fois, plein de fois

    Djakoumba mange au soleil, Djakoumba mange toute la journée

    Djakouma mange jusqu'à la nuit

    mais tac tac tac et crac crac crac et comme la gnioule est bonne !...

    Djakoumba qui mange des gnioules fait du bruit.

     

     

    "Djakoumba !" dit sa maman "Arrête de manger des gnioules tu vas réveiller tout le monde, viens te coucher Djakoumba j'entends le lion rugir, il va venir te manger"

     

    "Oh c'est pas un petit chat qui va m'empêcher de manger des gnioules Maman" répond Djakoumba

     

    Et Djakoumba reprend une gnioule 

    elle la pose sur la grande pierre puis elle prend la petite pierre

    et tac tac tac je casse la gnioule

    et crac crac crac je pose son petit fruit sur ma langue

    et pschitt pschitt pschitt le jus se répand

    et miam miam miam hum comme la gnioule est bonne !

     

    Djakoumba mange une fois, deux fois, plein de fois

    Djakoumba mange au soleil, Djakoumba mange toute la journée

    Djakouma mange sous la lune de la nuit

    mais tac tac tac et crac crac crac et comme la gnioule est bonne...

    Djakoumba qui mange des gnioules fait du bruit.

     

    "Djakoumba" dit son Papa, "arrête de manger des gnioules tu vas réveiller tout le monde, viens te coucher Djakoumba, j'entends le lion, il se rapproche il va venir te manger !" 

     

    "Oh c'est pas un petit chat qui va m'empêcher de manger des gnioules Papa !"

     

    Djakoumba prend une gnioule 

    elle la pose sur la grande pierre puis elle prend la petite pierre

    et tac tac tac je casse la gnioule

    et crac crac crac je pose son petit fruit sur ma langue

    et pschitt pschitt pschitt le jus se répand

    et miam miam miam hum comme la gnioule est bonne !

     

    Djakoumba mange une fois, deux fois, plein de fois

    Djakoumba mange au soleil, Djakoumba mange toute la journée

    Djakoumba mange sous toutes les étoiles de la nuit

    mais tac tac tac et crac crac crac et comme la gnioule est bonne...

     

    Djakoumba qui mange des gnioules fait du bruit.

     

    "Djakoumba" dit son Frère, "arrête de manger des gnioules tu vas réveiller tout le monde, viens te coucher Djakoumba, j'entends le lion, il se rapproche il va venir te manger !" 

     

    "Oh c'est pas un petit chat qui va m'empêcher de manger des gnioules Frangin" répond Djakoumba et elle ajoute "D'ailleurs où il est ce lion ?"

    Djakoumba fait demi-tour et plouf ! Djakoumba  glisse dans la gueule du lion, aussi noire que la nuit. Seules les dents d'ivoire  brillent mais Djakoumba n'a pas eu le temps de les voir.   Le lion a avalé Djakoumba.  
    Djakoumba crie "Au secours, je tombe" puis elle râle : "Qu'est-ce qui se passe ici, il fait trop noir, et ça sent mauvais, il faut que je sorte de là !" 

     

    Djakoumba fait des pieds, des mains, des coudes et Djakoumba chute, glisse, tombe, tourne, vire et volte dans le noir qui pue ; "aïe" dit-elle : elle croise des cornes de buffle ; "ouille" dit-elle, elle croise des sabots de gazelle ; enfin elle sort par... les fesses du lion. Ah ! tu vas voir sale bête et  niac et oushpi, elle avale le lion.

    Le lion a peur  : "Que se passe-t-il  ? Où suis-je tombé, c'est tout petit étriqué, j'vais mourir étouffé-asphyxié, faut que je sorte d'ici" Lion  fait des griffes et des dents. "hi hi hi Djakoumba rigole elle adore les chatouilles mais Lion ne rit pas, il veut sortir, "J'étouffe,  j'veux sortir !" dit le lion. Bientôt, pouf lion sort par les fesses de Djakoumba et crac gniac, il avale Djakoumba.

    Djakoumba n'a pas peur. Elle dit "Je ne vais pas rester ici, ça sent trop mauvais, pauvre nez, ça pue, faut que je sorte de là !" Elle fait des pieds et des mains et des coudes. Le lion rigole mais pas Djakoumba. Djakoumba veut sortir. Elle glisse, elle tourne, elle vire et elle volte dans le noir qui pue ; enfin elle sort ... par les fesses du lion. Djakoumba avale le lion.  

    "et cette fois Lion" dit-elle "tu ne sortiras pas !" Et clac Djakoumba prend une gnioule et pouff elle bouche ses fesses . "Il est temps d'aller dormir !"

    Dans sa case Djakoumba s'endort. 

     

    Kirikiki, le coq ouvre le jour. Djakoumba sort de sa case. Elle quitte le village. Le soleil se lève au ras de terre. Il s'est habillé de voiles jaunes, roses  et bleus. Djakoumba s'élance à toute vitesse. Elle court court et derrière elle un nuage de poussière s'enroule. Grand-père Babakar sort d'une case. Il s'étonne "Qui peut courir aussi vite pour soulever autant de poussière ?" Personne ne répond. Grand-Père va laver son visage au marigot*.

    Djakoumba court court et le nuage de poussière traverse le deuxième village.

    Djakoumba court court et le nuage de poussière traverse le troisième village.

    Et de village en village tout le monde se demande qui est passé avant le nuage de poussière. Enfin 1, village, deux villages, troisième village, quatrième village, cinquième village, sixième village, Djakoumba arrive au septième village.  C'est l'heure où l'ombre n'existe plus. C'est l'heure du marché. Il y a beaucoup de monde. Il y avait beaucoup d'étalages. On voit des fruits, des bananes, des mangues, des ananas et des grenades.  On voit des légumes, du millet, du manioc, des ignames et des patates douces. On voit des nattes, des tapis, du tissu pour faire des boubous, un balafon, une korée et des djembés. Les gens se parlent, s'interpellent et paient avec des cabris, des coquillages. Djakoumba s'avance en jouant des coudes jusqu'au milieu du marché. Là elle s'arrête puis elle dit en regardant tout ce monde "ils vont voir ce qu'ils vont voir, je vais leur faire peur !" Alors elle a frappé sa poitrine avec ses petits poings et elle a crié  

    "J'vais vous faire peur !"

    Tout le monde a sauté de peur.

    Tout le monde s'est retourné.

    Tout le monde l'a vue. 

    les grands

    les moyens 

    les petits

    et les grands ont dit  "Toi ??? tu vas nous faire peur ? Même tes parents ne nous font pas peur !" Et ils lui ont tous tourné le dos pour repartir à leurs achats, ignames, boubou ou nattes pour dormir.

     

    Djakoumba s'est fâché. "Ah !!!!! je ne leur fais pas peur... et bien ils vont voir ce qu'ils vont voir !"

    Elle frappe sur sa poitrine avec ses poings comme sur un djiembé et elle crie 

    "j'vais vous faire peur !" et pouff elle enlève la gnioule de ses fesses.

    Pauvre lion ! Quand il voit Djakoumba il rugit de peur et il part se cacher dans la forêt d'à côté. 

    En entendant le rugissement du lion, tous ceux du marché partent dans la forêt de l'autre côté. 

     

    Djakoumba  sourit. Elle dit "Je l'avais bien dit  que je leur ferai peur !" Et l'air rieur, Djakoumba  quitte le village. Court court, 6ème village, cinquième village, quatrième village... Djakoumba arrive dans son village. 
    Sa maman l'attend, les bras croisés sur son beau boubou jaune et rouge. Elle lui demande l'air sévère :

    "D'où viens-tu Djakoumba ?"

    "Je viens du septième village Maman, j'ai mangé le lion et j'ai fait peur aux grands du marché." 

    La Maman de Djakoumba s'étonne. Elle  dit

    "Qu'est-ce que tu racontes Djakoumba, tu as mangé le lion ? Arrête de dire des bêtises, si tu continues tu vas devenir conteuse !" Mais elle rit en regardant son enfant partir en courant tresses au vent et perles rouges bleus jaunes et vertes, manger des gnioules sous le grand baobab. 

    "Regardez le bel arc-en-ciel !" disent les gens du village en riant.

     

     

    La Maman de Djakoumba ne s'est pas trompée.  Djakoumba est devenue conteuse, 

    Comment je le sais ?

    Parce que c'est Djakoumba qui  m'a raconté cette histoire.

    Elle me l'a dite alors je vous l'ai dite. 

    Quant à la petite souris qui est passée par ici pendant que vous lisiez, vous ne l'avez pas vue mais moi je l'ai entendue. Elle a dit

    "Pour aujourd'hui mes petits amis, mes petites copines, l'histoire est finie" !

     

     

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